LaFrance divisĂ©e contre elle-mĂȘme Le nouveau livre dâAdrien Abauzit 310 pages 20 ⏠+ 4 ⏠de port La France nâest pas seulement en dĂ©clin : elle est aussi en pleine dĂ©composition. Si sa puissance diminue, son essence sâaltĂšre Ă une vitesse plus grande encore.
LadĂ©mocratie contre elle-mĂȘme. PremiĂšre Ă©dition collective. Collection Tel (n° 317), Gallimard Parution : 27-02-2002 . La dĂ©moccratie rĂšgne sans partage ni mĂ©lange. Elle est venue Ă bout de ses vieux ennemis, du cĂŽtĂ© de la rĂ©action et du cĂŽtĂ© de la rĂ©volution. Il se pourrait toutefois qu'elle ait trouvĂ© son plus redoutable adversaire : elle-mĂȘme. Ce livre rassemble des textes
RicardWerly, journaliste suisse, correspondant Ă Paris pour Blick et auteur de âLa France contre elle-mĂȘmeâ aux Ă©ditions Grasset, tente dâanalyser les raisons que constituent le malaise français.
POLITIQUE- Quatorze partis appelant Ă manifester d'un mĂȘme pas contre l'antisĂ©mitisme sur la place de la RĂ©publique: l'unitĂ© nationale
Lafrance divisĂ©e contre elle-mĂȘme aux Ă©ditions Altitude editions. La France n'est pas seulement en dĂ©clin : elle est aussi en pleine dĂ©composition. Si sa puissance diminue, son essence s'altĂšre Ă une vitesse plus grande encore
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. Vous analysez dans votre livre comment lâĂ©lection dâEmmanuel Macron a Ă©tĂ© lâaboutissement dâun Ă©clatement de la sociĂ©tĂ© française qui a commencĂ© il y a des dĂ©cennies. La dĂ©christianisation de la France a-t-elle jouĂ© un rĂŽle dans cette archipelisation » de la sociĂ©tĂ© ?Nous ne sommes bien sĂ»r pas les premiers Ă travailler sur le dĂ©clin de lâinfluence catholique en France. Le livre de Marcel Gauchet Le dĂ©senchantement du monde a dĂ©jĂ trente-cinq ans. Mais nous sommes aujourdâhui au stade terminal du processus. Le nombre de messalisant » s qui vont Ă la messe tous les dimanches est passĂ© de 35 Ă 6 % depuis Vatican II. Le nombre dĂ©croissant des prĂȘtres diocĂ©sains et des baptĂȘmes, la grande rarĂ©faction du prĂ©nom Marie Ă©galement, marquent une dĂ©christianisation trĂšs avancĂ©e. La matrice catholique a eu une influence considĂ©rable sur la structuration de la sociĂ©tĂ© française. Elle a organisĂ© tout un pĂŽle catholique de la sociĂ©tĂ© quâelle a irriguĂ© pendant des siĂšcles jusquâaux derniĂšres dĂ©cennies. Elle a, parallĂšlement, suscitĂ© la constitution dâun pĂŽle laĂŻque et rĂ©publicain qui sâest construit pour une grande part en rĂ©action au premier et qui, dĂ©christianisation aidant, sâest trouvĂ© dĂ©pourvu dâadversaire. La dĂ©christianisation a dĂ©stabilisĂ© les deux pĂŽles qui, plus profondĂ©ment, reposaient sur un soubassement imprĂ©gnĂ© de culture judĂ©o-chrĂ©tienne, remettant en question les fondements mĂȘmes sur lesquels les deux pĂŽles reposaient. La dĂ©christianisation ne pouvait donc pas rester sans consĂ©quences sur lâordre politique et sur le paysage consĂ©quence de ces Ă©volutions, vous parlez dâun paysage F. Par de nombreux aspects, le paysage culturel et idĂ©ologique nâa plus grand-chose Ă voir avec ce que lâon a connu. Bien sĂ»r, chaque gĂ©nĂ©ration a la faiblesse de penser quâelle est en rupture par rapport Ă celles qui lâont prĂ©cĂ©dĂ©e. Mais ce Ă quoi nous assistons aujourdâhui nâest pas seulement le rĂ©sultat dâun renouvellement gĂ©nĂ©rationnel, mais dâun basculement civilisationnel et anthropologique sans prĂ©cĂ©dent. Il y a dâautres critĂšres que le taux de remplissage des Ă©glises qui indiquent la dĂ©christianisation de la France les prĂ©fĂ©rences en matiĂšres dâobsĂšques lâincinĂ©ration a pris le pas sur lâenterrement, les mariages et la nuptialitĂ©, la sexualitĂ©, la dĂ©crispation de la sociĂ©tĂ© sur lâhomosexualitĂ©. On voit les plaques tectoniques bouger de maniĂšre spectaculaire, alors quâelles Ă©taient restĂ©es immuables pendant des siĂšcles. Entre 1945 et le dĂ©but des annĂ©es 1980, les naissances hors mariage reprĂ©sentaient moins de 10 % des naissances. Aujourdâhui câest 60 %. Câest devenu la norme, en lâespace de deux gĂ©nĂ©rations. Avec bientĂŽt lâĂ©largissement du droit Ă la PMA aux couples de lesbiennes ou aux femmes cĂ©libataires, on va aboutir Ă des naissances sans pĂšre. Une rupture encore avec lâordre philosophique, anthropologique et mĂȘme psychologique que lâon a connu. Quand on pose la question aux Français aujourdâhui en Ă©voquant le manque de pĂšre, 50 % sont favorables Ă lâĂ©largissement de la PMA, 50 % sont dĂ©favorables. Les gĂ©nĂ©rations les plus ĂągĂ©es y sont aux deux tiers opposĂ©es. Les moins de 35 ans y sont aux deux tiers favorables. Lâordre social et familial nâen sera pas forcĂ©ment bouleversĂ©, Ă©tant donnĂ© le petit nombre de personnes concernĂ©es. Mais sur des questions assez fondamentales, les conceptions changent radicalement. Avec ces lois qui se succĂšdent, câest tout le rĂ©fĂ©rentiel qui, peu Ă peu, mais rapidement, se modifie. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, apparaĂźt la pilule et lâIVG est lĂ©galisĂ©e, ce qui dissocie sexualitĂ© et procrĂ©ation il peut y avoir sexualitĂ© sans procrĂ©ation. Quarante-cinq ans plus tard, nous pourrions avoir une procrĂ©ation sans parlez de lâĂźle des retraitĂ©s, de celle des expatriĂ©s, qui ont jouĂ© un rĂŽle important dans la victoire dâEmmanuel Macron. Peut-on dire quâil y a un Ăźlot catholique ?J. F. On pourrait mĂȘme parler dâun chapelet dâĂźles et dâĂźlots, car sâil y a des caractĂ©ristiques communes, il existe aussi des diffĂ©rences importantes. Par ailleurs, il ne nous est pas venu Ă lâesprit, mon coauteur et moi, de dire quâil nây a plus de catholiques en France ! Ils sont encore nombreux, actifs, organisĂ©s, mais ils nâont plus la force dâautrefois et ils ne sont plus une puissance politique et sociale capable dâinfluer significativement sur la trajectoire de la sociĂ©tĂ© française. Ils sont donc ravalĂ©s » au statut dâĂźle parmi dâautres de lâarchipel dĂ©clin a des consĂ©quences juridiques et politiques. JusquâĂ prĂ©sent, les catholiques pouvaient se tenir Ă lâombre de la RĂ©publique, qui reprenait pour lâessentiel leur rĂ©fĂ©rentiel. Aujourdâhui, le dĂ©calage sâest creusĂ©, et les catholiques constatent quâils ne reprĂ©sentent quâune Ăźle parmi dâautres ce qui les expose Ă voir adoptĂ©es des lois qui sont contraires Ă leur vision du monde. Yann Raison du Cleuziou montre bien quâil y a pour le noyau dur de cette Ăźle, quâil appelle les catholiques observants », deux tentations la tentation du repli, du bastion. Dans une sociĂ©tĂ© qui part dans une direction inconnue, il leur appartient de transmettre leur foi au sein de la sphĂšre familiale, au prix de beaucoup dâefforts, ou de reconstituer des communautĂ©s homogĂšnes avec des Ă©coles hors contrat, puisque mĂȘme lâĂ©cole privĂ©e dâobĂ©dience catholique ne correspondrait plus Ă leurs canons. Lâautre tentation, alors que la fille aĂźnĂ©e de lâĂglise redevient une terre a-chrĂ©tienne, est de reprendre le collier des premiers chrĂ©tiens et de repartir Ă lâoffensive pour réévangĂ©liser. Emmanuel Macron a rendu hommage Ă ces catholiques lors de son discours aux Bernardins, saluant leur rĂŽle trĂšs actif en matiĂšre sociale, morale et intellectuelle⊠Les catholiques ont un hĂ©ritage important. Mais ce monde catholique nâa plus la puissance dâentraĂźnement du passĂ©, et câest un constat douloureux pour beaucoup de catholiques, historiquement habituĂ©s Ă vivre dans une sociĂ©tĂ© qui, certes, ne leur faisait pas de cadeaux, surtout Ă certaines pĂ©riodes, mais oĂč leur position Ă©tait tout de mĂȘme plus confortable que celle quâils connaissent aujourdâ crise sociale que nous traversons rend cette situation encore plus douloureuse, puisquâon se rend compte que dans cette sociĂ©tĂ© multiple et divisĂ©e, beaucoup se sentent perdusâŠJ. F. Il y avait en effet le rĂ©seau des paroisses et, selon une formule qui a fait florĂšs, le long manteau dâĂ©glises » qui couvrait le territoire français, le Secours catholique, les mouvements dâaction catholique, le scoutisme, les Ă©coles catholiques⊠Cet hĂ©ritage a de beaux restes. En face, il y avait la contre-sociĂ©tĂ© communiste et le camp laĂŻque avec leurs organisations pour la jeunesse, des lieux de rencontre et de convivialitĂ© qui maillaient aussi la sociĂ©tĂ© et le territoire. Il nây a pas eu de sabotage organisĂ© de ce maillage, mais le dĂ©veloppement puissant de lâindividualisme a peu Ă peu rongĂ© tous ces piliers pour nâen laisser aujourdâhui que des traces. Dans un certain nombre de territoires et chez certains publics, on se trouve face Ă un vide relationnel et culturel, un vide de sens aussi, qui rend une partie de ces populations malheureuses, mais aussi poreuses et disponibles Ă un certain nombre de discours. Les consĂ©quences du dĂ©clin de lâĂglise rouge et de lâĂglise catholique ne sont pas seulement sociologiques, elles touchent au sens de la vouloir idĂ©aliser un Ăąge dâor, on peut reconnaĂźtre rĂ©trospectivement que les matrices dâautrefois confĂ©raient une armature Ă la fois psychologique et morale, mais aussi socio-Ă©conomique, Ă de trĂšs nombreuses populations. Aujourdâhui, en haut du mille-feuille social, il y a des personnes financiĂšrement et intellectuellement suffisamment dotĂ©es pour pouvoir Ă©voluer dans un univers archipelisĂ© et dĂ©structurĂ©. Mais les publics qui ont fait des Ă©tudes moins longues ou ont connu des parcours plus heurtĂ©s sont confrontĂ©s Ă de fortes a aussi lâimpression que les diffĂ©rentes couches du mille-feuille » ne se parlent plus, et que finalement les gens ne sâintĂ©ressent plus les uns aux F. En effet. La sociĂ©tĂ© Ă©tait fondĂ©e sur des matrices, qui jouaient aussi le rĂŽle de silos, avec des ascenseurs, dont la verticalitĂ© permettait la communication entre diffĂ©rentes strates de lâĂ©difice. Jamais aucun silo nâa eu toute une strate sous sa coupe, ni les catholiques ni les rouges », qui comptaient chacun aussi bien des intellectuels que des paysans ou des ouvriers. Mais tout ce monde se reconnaissait dans une vision commune, pouvait se rencontrer occasionnellement, Ă la messe, dans des Ă©coles ou dans des patronages. Il y avait a minima la conscience quâil existait dâautres groupes sociaux que le sien, et le sentiment plus ou moins justifiĂ© de partager quelque chose qui nous liait et nous dĂ©passait. Tout cela a sautĂ©.
Meilleurs résultats de recherche sur AbeBooks Image d'archives La France Divisee Contre Elle-Meme Adrien Abauzit Edité par ALTITUDE ED 2017 ISBN 13 9791097438005 Ancien ou d'occasion Couverture souple Quantité disponible 1 Description du livre Befriedigend/Good Durchschnittlich erhaltenes Buch bzw. Schutzumschlag mit Gebrauchsspuren, aber vollstÀndigen Seiten. / Describes the average WORN book or dust jacket that has all the pages present. N° de réf. du vendeur M0B075V1DF7N-G Plus d'informations sur ce vendeur Contacter le vendeur
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Richard Werly est le correspondant permanent Ă Paris du quotidien suisse Le Temps. Il a grandi dans la NiĂšvre au pied de la ligne de dĂ©marcation. Il rĂ©pond Ă mes questions Ă lâoccasion de la parution de son ouvrage La France contre elle-mĂȘme » chez Grasset. Vous avez arpentĂ© la ligne de dĂ©marcation qui avait divisĂ© la France Ă partir de 1940 et vous trouvez de curieuses permanences⊠La ligne de dĂ©marcation de 1940, imposĂ©e par lâoccupant et le vainqueur allemand, nâavait bien sĂ»r rien Ă voir avec les fractures dâaujourdâhui qui sont sociales, Ă©conomiques, identitaires, religieuses. Il ne sâagissait donc pas pour moi dâenquĂȘter sur une quelconque analogie. Le rapprochement historique, en revanche, tient sur un sujet qui, je crois, sous-tend beaucoup des prĂ©occupations actuelles des Français lâangoisse de la disparition de la France. Ce thĂšme, rebattu durant la campagne prĂ©sidentielle par certains candidats, en dit long sur le malaise gĂ©nĂ©ralisĂ© du pays. Or sâil est une pĂ©riode qui prouve, avec son lot dâaccommodements ou de comportements inacceptables, que la France ne disparait pas mĂȘme au cĆur de la pire tourmente, câest 1940. La ligne de dĂ©marcation aurait dĂ»/devait briser la France. Cela nâa pas Ă©tĂ© le cas. Pourquoi ? Parce que le pays sâest rĂ©veillĂ© plus solide que la dĂ©bĂącle de 1940 nâaurait pu le laisser penser. La France de 1940, câest peut-ĂȘtre lâesprit dâhĂ©roĂŻsme ordinaire qui manque tant aujourdâhui. Ce sentiment quâil nây a pas le choix. Il faudra se battre pour que survive la RĂ©publique. Au sens propre comme au sens figurĂ©. Mais vous vous demandez pourquoi le pays ne sâest pas effondrĂ© en 1940-1941 alors quâaujourdâhui on parle dâun archipel français avec des fĂȘlures Ă tous les Ă©tages⊠Dâabord un Ă©vident rectificatif la France de 1940 commence par sâĂ©crouler. Elle nâexiste plus. Câest la dĂ©bĂącle. LâarmĂ©e française est en dĂ©route. Tout cela, les Français le vivent dans le plus grand des dĂ©sespoirs. Mais lâhistoire de la ligne de dĂ©marcation instaurĂ©e avec lâarmistice de juin 1940 montre comment, face Ă cette sĂ©paration du pays en deux, lâĂąme française se rebelle et tient bon malgrĂ© tout. Il y a eu, on le sait et les historiens lâont montrĂ©, quantitĂ© de salauds » qui ont pactisĂ© avec lâoccupant pour mener les plus sales besognes, dĂ©noncer les rĂ©sistants, dĂ©noncer les juifs, etc⊠Le rĂ©gime du MarĂ©chal PĂ©tain nâest en rien le sauveur de la France. Ce qui sauve la France, ce sont les Français. Certains sont des hĂ©ros. Beaucoup sâaccommodent de lâoccupation nazie. Mais ils retrouvent surtout, de part et dâautre de la ligne de dĂ©marcation, le sens de lâunitĂ© et de la fraternitĂ©. Il faut tenir ensemble. Tenir ensemble ces deux mots, aujourdâhui, manquent terriblement, je crois, dans lâunivers politique national. Pour vous, lâhĂ©roĂŻsme aujourdâhui consisterait Ă repĂ©rer et rĂ©parer ces multiples plaies qui dĂ©figurent la France⊠LâhĂ©roĂŻsme qui fait sociĂ©tĂ© » est lâhĂ©roĂŻsme ordinaire. Lâhistoire de la ligne de dĂ©marcation est de ce point de vue Ă©loquent. Dâun seul coup, parce que cette ligne passe en bas de chez eux, quâelle emprunte le tracĂ© de la riviĂšre voisine ou quâelle coupe Ă travers leurs champs, des paysans deviennent des passeurs et des justes ». Les cheminots forment une extraordinaire chaĂźne de solidaritĂ©, de part et dâautre de la ligne. Jâaime ce mot passeurs » car il dit bien ce qui manque peut-ĂȘtre Ă la France de 2022 des passerelles qui redonnent confiance entre les Ăźles de lâarchipel français. Est-ce naĂŻf de penser cela ? Peut-ĂȘtre. Mais je le rĂ©pĂšte en 1940, la France aurait pu/du disparaitre. Or cela nâa pas Ă©tĂ© le cas. La France est plus solide que beaucoup de Français ne le pensent. Câest aussi la leçon de mon voyage le long de lâex ligne de dĂ©marcation. Cet entretien est Ă©galement disponible sur MediapartLeClub.
PubliĂ© le 30/04/2011 Ă 0600 La tauromachie a Ă©tĂ© classĂ©e au patrimoine immatĂ©riel de la France par le ministĂšre de la Culture. Une premiĂšre mondiale qui ravit les aficionados et indigne les anti-corridas. PrĂ©sident de lâObservatoire national des cultures taurines, lâarlĂ©sien AndrĂ© Viard a qualifiĂ© cette dĂ©cision dâ"historique" et affirme quâelle "constitue la reconnaissance, par l'instance compĂ©tente, de la dimension culturelle de la tauromachie". A lâinverse, cinquante dĂ©putĂ©s du groupe parlementaire âprotection des animauxâ ont signĂ© un communiquĂ© qui rĂ©clame le retrait "immĂ©diat de cette inscription inique qui Ă©lĂšve au rang de culture lâindignitĂ© dâune cruautĂ© assouvie en toute connaissance de cause sur des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensibilitĂ©". Le Languedoc-Roussillon est au cĆur mĂȘme de la polĂ©mique, avec lâouverture de la saison des fĂ©rias Arles la semaine derniĂšre, Palavas actuellement, NĂźmes en juin.... Deux Ă©lus de la rĂ©gion, le Gardois Jean-Marc Roubaud et lâHĂ©raultais Raymond Couderc - tous deux UMP mais de sensibilitĂ© taurine opposĂ©e - ont donnĂ© leur point de vue Ă Midi Libre. Alors que le parlement de Catalogne a votĂ© lâinterdiction de la corrida, la question demeure dâune brĂ»lante actualitĂ© dans le sud de lâhexagone... R. Couderc Un art, une culture » Le sĂ©nateur-maire UMP de BĂ©ziers a prĂ©sidĂ© par deux fois lâunion des villes taurines de France - une cinquantaine de villes est ravi de voir la tauromachie reconnue comme un Ă©lĂ©ment important de notre patrimoine ». A quelques mois 11 - 15 aoĂ»t de la feria de sa ville, il juge que câest une rĂ©ponse Ă ceux qui limitent la corrida au meurtre dâun toro. Il y a dans la mort du toro une symbolique dont la dimension est commune Ă tout le bassin mĂ©diterranĂ©en ... Câest bien un art, une culture. Le classement au patrimoine national est un Ă©lĂ©ment de clairvoyance et dâintelligence », insiste-t-il. Avec cette dĂ©cision lâĂ©lu hĂ©raultais espĂšre un peu plus de sĂ©rĂ©nitĂ© autour de la corrida et de la fĂ©ria. les anti-corrida peuvent sâexprimer sans venir provoquer les aficionados devant les arĂšnes ». Roubaud est lâun des 50 » Jean-Marc Roubaud, dĂ©putĂ©-maire UMP de Villeneuve-lez-Avignon fait partie des 50 parlementaires qui ont signĂ© le communiquĂ© qui souligne quâ il siĂ©rait mieux Ă la RĂ©publique de promouvoir et de valoriser le respect du vivant ». Les Catalans ont eu le courage dâen dĂ©battre. Câest donc une dĂ©mocratie plus aboutie que la notre », ironise M. Roubaud qui explique Il nây a pas eu de dĂ©bat, une commission a pris la dĂ©cision dont les parlementaires nâont mĂȘme pas Ă©tĂ© informĂ©s. » Il promet que dĂšs mardi pour la reprise Ă lâAssemblĂ©e, nous allons interroger le ministre pour avoir des Ă©claircissements ». Dâautant que, dâaprĂšs lâĂ©lu gardois Cette dĂ©cision est incohĂ©rente par rapport Ă la notion mĂȘme de patrimoine national .... La mise Ă mort, au XXIe siĂšcle cela ne peut pas se justifier. »
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