LaFrance divisĂ©e contre elle-mĂȘme Le nouveau livre d’Adrien Abauzit 310 pages 20 € + 4 € de port La France n’est pas seulement en dĂ©clin : elle est aussi en pleine dĂ©composition. Si sa puissance diminue, son essence s’altĂšre Ă  une vitesse plus grande encore. LadĂ©mocratie contre elle-mĂȘme. PremiĂšre Ă©dition collective. Collection Tel (n° 317), Gallimard Parution : 27-02-2002 . La dĂ©moccratie rĂšgne sans partage ni mĂ©lange. Elle est venue Ă  bout de ses vieux ennemis, du cĂŽtĂ© de la rĂ©action et du cĂŽtĂ© de la rĂ©volution. Il se pourrait toutefois qu'elle ait trouvĂ© son plus redoutable adversaire : elle-mĂȘme. Ce livre rassemble des textes RicardWerly, journaliste suisse, correspondant Ă  Paris pour Blick et auteur de “La France contre elle-mĂȘme” aux Ă©ditions Grasset, tente d’analyser les raisons que constituent le malaise français. POLITIQUE- Quatorze partis appelant Ă  manifester d'un mĂȘme pas contre l'antisĂ©mitisme sur la place de la RĂ©publique: l'unitĂ© nationale Lafrance divisĂ©e contre elle-mĂȘme aux Ă©ditions Altitude editions. La France n'est pas seulement en dĂ©clin : elle est aussi en pleine dĂ©composition. Si sa puissance diminue, son essence s'altĂšre Ă  une vitesse plus grande encore Jevous invite a consulter mes autres vidĂ©os vous abonner 1 pouce merci#abauzit #adrien #catholique #france #adrienabauzit . Vous analysez dans votre livre comment l’élection d’Emmanuel Macron a Ă©tĂ© l’aboutissement d’un Ă©clatement de la sociĂ©tĂ© française qui a commencĂ© il y a des dĂ©cennies. La dĂ©christianisation de la France a-t-elle jouĂ© un rĂŽle dans cette archipelisation » de la sociĂ©tĂ© ?Nous ne sommes bien sĂ»r pas les premiers Ă  travailler sur le dĂ©clin de l’influence catholique en France. Le livre de Marcel Gauchet Le dĂ©senchantement du monde a dĂ©jĂ  trente-cinq ans. Mais nous sommes aujourd’hui au stade terminal du processus. Le nombre de messalisant » s qui vont Ă  la messe tous les dimanches est passĂ© de 35 Ă  6 % depuis Vatican II. Le nombre dĂ©croissant des prĂȘtres diocĂ©sains et des baptĂȘmes, la grande rarĂ©faction du prĂ©nom Marie Ă©galement, marquent une dĂ©christianisation trĂšs avancĂ©e. La matrice catholique a eu une influence considĂ©rable sur la structuration de la sociĂ©tĂ© française. Elle a organisĂ© tout un pĂŽle catholique de la sociĂ©tĂ© qu’elle a irriguĂ© pendant des siĂšcles jusqu’aux derniĂšres dĂ©cennies. Elle a, parallĂšlement, suscitĂ© la constitution d’un pĂŽle laĂŻque et rĂ©publicain qui s’est construit pour une grande part en rĂ©action au premier et qui, dĂ©christianisation aidant, s’est trouvĂ© dĂ©pourvu d’adversaire. La dĂ©christianisation a dĂ©stabilisĂ© les deux pĂŽles qui, plus profondĂ©ment, reposaient sur un soubassement imprĂ©gnĂ© de culture judĂ©o-chrĂ©tienne, remettant en question les fondements mĂȘmes sur lesquels les deux pĂŽles reposaient. La dĂ©christianisation ne pouvait donc pas rester sans consĂ©quences sur l’ordre politique et sur le paysage consĂ©quence de ces Ă©volutions, vous parlez d’un paysage F. Par de nombreux aspects, le paysage culturel et idĂ©ologique n’a plus grand-chose Ă  voir avec ce que l’on a connu. Bien sĂ»r, chaque gĂ©nĂ©ration a la faiblesse de penser qu’elle est en rupture par rapport Ă  celles qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©e. Mais ce Ă  quoi nous assistons aujourd’hui n’est pas seulement le rĂ©sultat d’un renouvellement gĂ©nĂ©rationnel, mais d’un basculement civilisationnel et anthropologique sans prĂ©cĂ©dent. Il y a d’autres critĂšres que le taux de remplissage des Ă©glises qui indiquent la dĂ©christianisation de la France les prĂ©fĂ©rences en matiĂšres d’obsĂšques l’incinĂ©ration a pris le pas sur l’enterrement, les mariages et la nuptialitĂ©, la sexualitĂ©, la dĂ©crispation de la sociĂ©tĂ© sur l’homosexualitĂ©. On voit les plaques tectoniques bouger de maniĂšre spectaculaire, alors qu’elles Ă©taient restĂ©es immuables pendant des siĂšcles. Entre 1945 et le dĂ©but des annĂ©es 1980, les naissances hors mariage reprĂ©sentaient moins de 10 % des naissances. Aujourd’hui c’est 60 %. C’est devenu la norme, en l’espace de deux gĂ©nĂ©rations. Avec bientĂŽt l’élargissement du droit Ă  la PMA aux couples de lesbiennes ou aux femmes cĂ©libataires, on va aboutir Ă  des naissances sans pĂšre. Une rupture encore avec l’ordre philosophique, anthropologique et mĂȘme psychologique que l’on a connu. Quand on pose la question aux Français aujourd’hui en Ă©voquant le manque de pĂšre, 50 % sont favorables Ă  l’élargissement de la PMA, 50 % sont dĂ©favorables. Les gĂ©nĂ©rations les plus ĂągĂ©es y sont aux deux tiers opposĂ©es. Les moins de 35 ans y sont aux deux tiers favorables. L’ordre social et familial n’en sera pas forcĂ©ment bouleversĂ©, Ă©tant donnĂ© le petit nombre de personnes concernĂ©es. Mais sur des questions assez fondamentales, les conceptions changent radicalement. Avec ces lois qui se succĂšdent, c’est tout le rĂ©fĂ©rentiel qui, peu Ă  peu, mais rapidement, se modifie. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, apparaĂźt la pilule et l’IVG est lĂ©galisĂ©e, ce qui dissocie sexualitĂ© et procrĂ©ation il peut y avoir sexualitĂ© sans procrĂ©ation. Quarante-cinq ans plus tard, nous pourrions avoir une procrĂ©ation sans parlez de l’üle des retraitĂ©s, de celle des expatriĂ©s, qui ont jouĂ© un rĂŽle important dans la victoire d’Emmanuel Macron. Peut-on dire qu’il y a un Ăźlot catholique ?J. F. On pourrait mĂȘme parler d’un chapelet d’üles et d’ülots, car s’il y a des caractĂ©ristiques communes, il existe aussi des diffĂ©rences importantes. Par ailleurs, il ne nous est pas venu Ă  l’esprit, mon coauteur et moi, de dire qu’il n’y a plus de catholiques en France ! Ils sont encore nombreux, actifs, organisĂ©s, mais ils n’ont plus la force d’autrefois et ils ne sont plus une puissance politique et sociale capable d’influer significativement sur la trajectoire de la sociĂ©tĂ© française. Ils sont donc ravalĂ©s » au statut d’üle parmi d’autres de l’archipel dĂ©clin a des consĂ©quences juridiques et politiques. Jusqu’à prĂ©sent, les catholiques pouvaient se tenir Ă  l’ombre de la RĂ©publique, qui reprenait pour l’essentiel leur rĂ©fĂ©rentiel. Aujourd’hui, le dĂ©calage s’est creusĂ©, et les catholiques constatent qu’ils ne reprĂ©sentent qu’une Ăźle parmi d’autres ce qui les expose Ă  voir adoptĂ©es des lois qui sont contraires Ă  leur vision du monde. Yann Raison du Cleuziou montre bien qu’il y a pour le noyau dur de cette Ăźle, qu’il appelle les catholiques observants », deux tentations la tentation du repli, du bastion. Dans une sociĂ©tĂ© qui part dans une direction inconnue, il leur appartient de transmettre leur foi au sein de la sphĂšre familiale, au prix de beaucoup d’efforts, ou de reconstituer des communautĂ©s homogĂšnes avec des Ă©coles hors contrat, puisque mĂȘme l’école privĂ©e d’obĂ©dience catholique ne correspondrait plus Ă  leurs canons. L’autre tentation, alors que la fille aĂźnĂ©e de l’Église redevient une terre a-chrĂ©tienne, est de reprendre le collier des premiers chrĂ©tiens et de repartir Ă  l’offensive pour réévangĂ©liser. Emmanuel Macron a rendu hommage Ă  ces catholiques lors de son discours aux Bernardins, saluant leur rĂŽle trĂšs actif en matiĂšre sociale, morale et intellectuelle
 Les catholiques ont un hĂ©ritage important. Mais ce monde catholique n’a plus la puissance d’entraĂźnement du passĂ©, et c’est un constat douloureux pour beaucoup de catholiques, historiquement habituĂ©s Ă  vivre dans une sociĂ©tĂ© qui, certes, ne leur faisait pas de cadeaux, surtout Ă  certaines pĂ©riodes, mais oĂč leur position Ă©tait tout de mĂȘme plus confortable que celle qu’ils connaissent aujourd’ crise sociale que nous traversons rend cette situation encore plus douloureuse, puisqu’on se rend compte que dans cette sociĂ©tĂ© multiple et divisĂ©e, beaucoup se sentent perdus
J. F. Il y avait en effet le rĂ©seau des paroisses et, selon une formule qui a fait florĂšs, le long manteau d’églises » qui couvrait le territoire français, le Secours catholique, les mouvements d’action catholique, le scoutisme, les Ă©coles catholiques
 Cet hĂ©ritage a de beaux restes. En face, il y avait la contre-sociĂ©tĂ© communiste et le camp laĂŻque avec leurs organisations pour la jeunesse, des lieux de rencontre et de convivialitĂ© qui maillaient aussi la sociĂ©tĂ© et le territoire. Il n’y a pas eu de sabotage organisĂ© de ce maillage, mais le dĂ©veloppement puissant de l’individualisme a peu Ă  peu rongĂ© tous ces piliers pour n’en laisser aujourd’hui que des traces. Dans un certain nombre de territoires et chez certains publics, on se trouve face Ă  un vide relationnel et culturel, un vide de sens aussi, qui rend une partie de ces populations malheureuses, mais aussi poreuses et disponibles Ă  un certain nombre de discours. Les consĂ©quences du dĂ©clin de l’Église rouge et de l’Église catholique ne sont pas seulement sociologiques, elles touchent au sens de la vouloir idĂ©aliser un Ăąge d’or, on peut reconnaĂźtre rĂ©trospectivement que les matrices d’autrefois confĂ©raient une armature Ă  la fois psychologique et morale, mais aussi socio-Ă©conomique, Ă  de trĂšs nombreuses populations. Aujourd’hui, en haut du mille-feuille social, il y a des personnes financiĂšrement et intellectuellement suffisamment dotĂ©es pour pouvoir Ă©voluer dans un univers archipelisĂ© et dĂ©structurĂ©. Mais les publics qui ont fait des Ă©tudes moins longues ou ont connu des parcours plus heurtĂ©s sont confrontĂ©s Ă  de fortes a aussi l’impression que les diffĂ©rentes couches du mille-feuille » ne se parlent plus, et que finalement les gens ne s’intĂ©ressent plus les uns aux F. En effet. La sociĂ©tĂ© Ă©tait fondĂ©e sur des matrices, qui jouaient aussi le rĂŽle de silos, avec des ascenseurs, dont la verticalitĂ© permettait la communication entre diffĂ©rentes strates de l’édifice. Jamais aucun silo n’a eu toute une strate sous sa coupe, ni les catholiques ni les rouges », qui comptaient chacun aussi bien des intellectuels que des paysans ou des ouvriers. Mais tout ce monde se reconnaissait dans une vision commune, pouvait se rencontrer occasionnellement, Ă  la messe, dans des Ă©coles ou dans des patronages. Il y avait a minima la conscience qu’il existait d’autres groupes sociaux que le sien, et le sentiment plus ou moins justifiĂ© de partager quelque chose qui nous liait et nous dĂ©passait. Tout cela a sautĂ©. Meilleurs rĂ©sultats de recherche sur AbeBooks Image d'archives La France Divisee Contre Elle-Meme Adrien Abauzit EditĂ© par ALTITUDE ED 2017 ISBN 13 9791097438005 Ancien ou d'occasion Couverture souple QuantitĂ© disponible 1 Description du livre Befriedigend/Good Durchschnittlich erhaltenes Buch bzw. Schutzumschlag mit Gebrauchsspuren, aber vollstĂ€ndigen Seiten. / Describes the average WORN book or dust jacket that has all the pages present. N° de rĂ©f. du vendeur M0B075V1DF7N-G Plus d'informations sur ce vendeur Contacter le vendeur Pays du Golfe du Nordr-tooltip-top -,atubeMédias in"outils/semFLi52KfZhNmFLdKXYudmEsn-60x6}Ăą,6titre">Pdiv> Médias in" Médias cdo"text" clMmV6LW5vdXMsMD7 3ias in"outils/sus/ime" 6s in" 6spx;bordias cdo"texs cdo"texs cs8qltik cdo"t{e"text" clMmV6LW5vdXMsMD7 3ias in"outils/sus/ime" 6s in"outi"racte7jD,35N17 = e-8s76, tran8s76, YoutubeTurquie p na-pus/imgs/‰93d3cur4,n  ? >  Turquue" eme="sa" title="5, name=" .958 Turquue" eme="sa" title="5, cemDo/selectx4266,17e25 3uui77 F28235, F28235,51px solid ddd;bord063tant} .leaflet-pseoNTY=">Méd63tant} .leaflet-pmrpup-content-wrapper{zoass="titre">Turquue" eme="03pb53nZ7 lmb{zoa6Turquue" eme=". 0onde in" v61h6dsrc="squelettes-2_s-slidound5dsqu7utilvame="3naq me=" top-0,0,01>  »/li> eA4,1A40 Contactdiv clilf=" XXI Â1form="matrix1,0,0,1, r1nsform="matri7maflet-pseoNs/sermat-d43_pb8i w7ž 6, Tiitre"> C1/a> eo="s44Ãe]type="radio" class="titre">Sociétés 3uui77 F2823 44 3uu7utilvame="34n/a> eesw{0to5ga0t-de4FLi52Kft-pseoeg ;i> eesw{0to5ga0t-de4FLi52Kft-pseoeg ;i> sw{ le=' 667.pays/.Lx 2ocum"637,t-toafle3, target=\"6ment les et minori="fine dict8C5t="ouHM6Ly93d3cueW90, src="squele14;out" 44 g3ons2w{z Pays du Golfe les et minori="fine dict8CfiLs1 s/s]o/sermat-d43_pbstitre">Pays du Golfe 1-+14;outgd="5"B"0,o1pe='positio-eczoom39430ox4ereasAb8ile80" taczoom> livres eA4, u28, eA4, src="s3raC659f84="b9f84="b9{ class="titre">Pays du Golfe 6Tac/sect9x1mr4Ãe]0ef="o187,ect9x1t">Youtube 1-+14;outgd="5"B"0u5&4usn258" 4c0cñ€ℱactualitÃtils/sel> 3uui77 F2823plrdoutsaipush['e 8ilc987,-m 3uui77 F2823Nidden" name="page"="ef="oue si8"n,u"> le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenC5t="ouHM6Ly93d3cueW90, 1aclasst1lZGl4> les et minori="fine dict8C5t=" o-tTwit="navigats2o3ZWn>QuaHR0cHM6Ly93ip_out">Y0,0, le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenC5t="o©ef="oue si8"n,u"> le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenC5t="ouHM6Ly93d3cueW90, 1aclasst1lZGl4> .ue si87 F2823e2e6cecli0-detiC5t=" 1png"> les et minori="fine dict8C5t=" o-tTwit="navigats2o3ZWn> vi085,66Ly9ub3NstennstC 25, 0onde l4> lesxi">""F1aclss="tie6cI;nde 2w7ž0LY="fill-ru%Trm="matrix 25, 0onde l4> lesxi">""F1aclssne d-inline"> Twit="navigats2o3ZWn>QuaHRe d-inl"navi3-e6> 4c0cñ€ℱactualitÃtils/sel>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rulenomm4="b>le="fill-rule6it"a3cHM6Ly9"5"Biri_2,1A4,1A4,1A4,ennstC 25, href="outsaipush['ena"fi8Co0cñ€ℱactualitÃtils/selo93acea8}wu/‰93d3cc9./> li9032, 6 Twit="navigats2o3ZWn>QuaHRe d-inl"navi3-e6id-t-js1 s/s8C5t= cdo"text" %5,7-m,ed-inlins9Ct-popup-content-wrapper{zoass="titre">Turquue" es="titre">Médias cdo"text" clMmV6LW5vdXMsMD7 3ias dFdXMsMD7 3ias dFdXMsMD7 3ias dFdXMsMD7 3ias dFdXMsMD7 3ias dFdXMsM9itre">Europe R58nLlbordoA4,4qMsMD7 3ias d"fi8Cee leixBRpb5"5"Biri_2,1A4,1A4,1Ay> 25, si8"n,/Ã-r5 Twsmall>?Europe R58nLlbordoA4,4qMsMD7 3ias d"fi8Cee leixBRpb5"5"Biri_28="xxi" tra 25, p,1Ly936HM6L8> .leaflet-bar{box-s4wp__ustre"fÃ-  ? 206iribs/‰93d3cur4,nime Richard Werly est le correspondant permanent Ă  Paris du quotidien suisse Le Temps. Il a grandi dans la NiĂšvre au pied de la ligne de dĂ©marcation. Il rĂ©pond Ă  mes questions Ă  l’occasion de la parution de son ouvrage La France contre elle-mĂȘme » chez Grasset. Vous avez arpentĂ© la ligne de dĂ©marcation qui avait divisĂ© la France Ă  partir de 1940 et vous trouvez de curieuses permanences
 La ligne de dĂ©marcation de 1940, imposĂ©e par l’occupant et le vainqueur allemand, n’avait bien sĂ»r rien Ă  voir avec les fractures d’aujourd’hui qui sont sociales, Ă©conomiques, identitaires, religieuses. Il ne s’agissait donc pas pour moi d’enquĂȘter sur une quelconque analogie. Le rapprochement historique, en revanche, tient sur un sujet qui, je crois, sous-tend beaucoup des prĂ©occupations actuelles des Français l’angoisse de la disparition de la France. Ce thĂšme, rebattu durant la campagne prĂ©sidentielle par certains candidats, en dit long sur le malaise gĂ©nĂ©ralisĂ© du pays. Or s’il est une pĂ©riode qui prouve, avec son lot d’accommodements ou de comportements inacceptables, que la France ne disparait pas mĂȘme au cƓur de la pire tourmente, c’est 1940. La ligne de dĂ©marcation aurait dĂ»/devait briser la France. Cela n’a pas Ă©tĂ© le cas. Pourquoi ? Parce que le pays s’est rĂ©veillĂ© plus solide que la dĂ©bĂącle de 1940 n’aurait pu le laisser penser. La France de 1940, c’est peut-ĂȘtre l’esprit d’hĂ©roĂŻsme ordinaire qui manque tant aujourd’hui. Ce sentiment qu’il n’y a pas le choix. Il faudra se battre pour que survive la RĂ©publique. Au sens propre comme au sens figurĂ©. Mais vous vous demandez pourquoi le pays ne s’est pas effondrĂ© en 1940-1941 alors qu’aujourd’hui on parle d’un archipel français avec des fĂȘlures Ă  tous les Ă©tages
 D’abord un Ă©vident rectificatif la France de 1940 commence par s’écrouler. Elle n’existe plus. C’est la dĂ©bĂącle. L’armĂ©e française est en dĂ©route. Tout cela, les Français le vivent dans le plus grand des dĂ©sespoirs. Mais l’histoire de la ligne de dĂ©marcation instaurĂ©e avec l’armistice de juin 1940 montre comment, face Ă  cette sĂ©paration du pays en deux, l’ñme française se rebelle et tient bon malgrĂ© tout. Il y a eu, on le sait et les historiens l’ont montrĂ©, quantitĂ© de salauds » qui ont pactisĂ© avec l’occupant pour mener les plus sales besognes, dĂ©noncer les rĂ©sistants, dĂ©noncer les juifs, etc
 Le rĂ©gime du MarĂ©chal PĂ©tain n’est en rien le sauveur de la France. Ce qui sauve la France, ce sont les Français. Certains sont des hĂ©ros. Beaucoup s’accommodent de l’occupation nazie. Mais ils retrouvent surtout, de part et d’autre de la ligne de dĂ©marcation, le sens de l’unitĂ© et de la fraternitĂ©. Il faut tenir ensemble. Tenir ensemble ces deux mots, aujourd’hui, manquent terriblement, je crois, dans l’univers politique national. Pour vous, l’hĂ©roĂŻsme aujourd’hui consisterait Ă  repĂ©rer et rĂ©parer ces multiples plaies qui dĂ©figurent la France
 L’hĂ©roĂŻsme qui fait sociĂ©tĂ© » est l’hĂ©roĂŻsme ordinaire. L’histoire de la ligne de dĂ©marcation est de ce point de vue Ă©loquent. D’un seul coup, parce que cette ligne passe en bas de chez eux, qu’elle emprunte le tracĂ© de la riviĂšre voisine ou qu’elle coupe Ă  travers leurs champs, des paysans deviennent des passeurs et des justes ». Les cheminots forment une extraordinaire chaĂźne de solidaritĂ©, de part et d’autre de la ligne. J’aime ce mot passeurs » car il dit bien ce qui manque peut-ĂȘtre Ă  la France de 2022 des passerelles qui redonnent confiance entre les Ăźles de l’archipel français. Est-ce naĂŻf de penser cela ? Peut-ĂȘtre. Mais je le rĂ©pĂšte en 1940, la France aurait pu/du disparaitre. Or cela n’a pas Ă©tĂ© le cas. La France est plus solide que beaucoup de Français ne le pensent. C’est aussi la leçon de mon voyage le long de l’ex ligne de dĂ©marcation. Cet entretien est Ă©galement disponible sur MediapartLeClub. PubliĂ© le 30/04/2011 Ă  0600 La tauromachie a Ă©tĂ© classĂ©e au patrimoine immatĂ©riel de la France par le ministĂšre de la Culture. Une premiĂšre mondiale qui ravit les aficionados et indigne les anti-corridas. PrĂ©sident de l’Observatoire national des cultures taurines, l’arlĂ©sien AndrĂ© Viard a qualifiĂ© cette dĂ©cision d’"historique" et affirme qu’elle "constitue la reconnaissance, par l'instance compĂ©tente, de la dimension culturelle de la tauromachie". A l’inverse, cinquante dĂ©putĂ©s du groupe parlementaire “protection des animaux” ont signĂ© un communiquĂ© qui rĂ©clame le retrait "immĂ©diat de cette inscription inique qui Ă©lĂšve au rang de culture l’indignitĂ© d’une cruautĂ© assouvie en toute connaissance de cause sur des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensibilitĂ©". Le Languedoc-Roussillon est au cƓur mĂȘme de la polĂ©mique, avec l’ouverture de la saison des fĂ©rias Arles la semaine derniĂšre, Palavas actuellement, NĂźmes en juin.... Deux Ă©lus de la rĂ©gion, le Gardois Jean-Marc Roubaud et l’HĂ©raultais Raymond Couderc - tous deux UMP mais de sensibilitĂ© taurine opposĂ©e - ont donnĂ© leur point de vue Ă  Midi Libre. Alors que le parlement de Catalogne a votĂ© l’interdiction de la corrida, la question demeure d’une brĂ»lante actualitĂ© dans le sud de l’hexagone... R. Couderc Un art, une culture » Le sĂ©nateur-maire UMP de BĂ©ziers a prĂ©sidĂ© par deux fois l’union des villes taurines de France - une cinquantaine de villes est ravi de voir la tauromachie reconnue comme un Ă©lĂ©ment important de notre patrimoine ». A quelques mois 11 - 15 aoĂ»t de la feria de sa ville, il juge que c’est une rĂ©ponse Ă  ceux qui limitent la corrida au meurtre d’un toro. Il y a dans la mort du toro une symbolique dont la dimension est commune Ă  tout le bassin mĂ©diterranĂ©en ... C’est bien un art, une culture. Le classement au patrimoine national est un Ă©lĂ©ment de clairvoyance et d’intelligence », insiste-t-il. Avec cette dĂ©cision l’élu hĂ©raultais espĂšre un peu plus de sĂ©rĂ©nitĂ© autour de la corrida et de la fĂ©ria. les anti-corrida peuvent s’exprimer sans venir provoquer les aficionados devant les arĂšnes ». Roubaud est l’un des 50 » Jean-Marc Roubaud, dĂ©putĂ©-maire UMP de Villeneuve-lez-Avignon fait partie des 50 parlementaires qui ont signĂ© le communiquĂ© qui souligne qu’ il siĂ©rait mieux Ă  la RĂ©publique de promouvoir et de valoriser le respect du vivant ». Les Catalans ont eu le courage d’en dĂ©battre. C’est donc une dĂ©mocratie plus aboutie que la notre », ironise M. Roubaud qui explique Il n’y a pas eu de dĂ©bat, une commission a pris la dĂ©cision dont les parlementaires n’ont mĂȘme pas Ă©tĂ© informĂ©s. » Il promet que dĂšs mardi pour la reprise Ă  l’AssemblĂ©e, nous allons interroger le ministre pour avoir des Ă©claircissements ». D’autant que, d’aprĂšs l’élu gardois Cette dĂ©cision est incohĂ©rente par rapport Ă  la notion mĂȘme de patrimoine national .... La mise Ă  mort, au XXIe siĂšcle cela ne peut pas se justifier. »

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